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Suppression de jours fériés : en Alsace et en Moselle, il y aura toujours 11 jours chômés malgré la proposition de François Bayrou
Suppression de jours fériés : en Alsace et en Moselle, il y aura toujours 11 jours chômés malgré la proposition de François Bayrou

Le HuffPost France

time16-07-2025

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Suppression de jours fériés : en Alsace et en Moselle, il y aura toujours 11 jours chômés malgré la proposition de François Bayrou

FRANCE - Un privilège pour quelques irréductibles Français. Mais jusqu'à quand ? En souhaitant supprimer deux jours fériés – par exemple le lundi de Pâques, « qui n'a plus de signification religieuse », ou le 8 mai, « dans un mois devenu un gruyère » –, le Premier ministre François Bayrou a provoqué un vif débat dans l'Hexagone. Mais si la volonté de supprimer deux jours fériés ne plaît pas à tout le monde, cette proposition aura sans doute moins d'impact dans certaines régions que dans d'autres… à condition que la proposition de François Bayrou soit finalement validée par le Parlement. Car en Alsace et en Moselle, la suppression de deux jours fériés dans l'année aura moins d'impact qu'ailleurs. Dans cette hypothèse, ces deux départements conserveraient 11 jours fériés contre seulement 9 pour le reste du pays. Comme le rappelle Le Parisien ce mercredi 16 juillet, les trois départements de l'Est ont deux jours chômés supplémentaires chaque année : le 26 décembre pour la Saint-Étienne et le Vendredi Saint, qui tombait en 2025 le vendredi 18 avril. Pour comprendre ce traitement de faveur, il faut remonter jusqu'en 1892, époque durant laquelle ces deux jours fériés ont été instaurés « par les autorités allemandes », comme l'explique au journal Benoît Vaillot, haut fonctionnaire et historien à l'Université de Strasbourg. Cette spécificité concernait alors les « communes qui disposaient d'un temple protestant ou d'une église mixte (une église à la fois occupée par les catholiques et par les protestants), pour le Vendredi Saint ». Mais pour la Saint-Étienne, la mesure s'appliquait en revanche « pour tous ». À l'époque, l'Allemagne cherchait en effet à « aligner » l'Alsace et la Moselle sur les pratiques en place dans les terres protestantes de son territoire. Avec comme double objectif de « mieux se faire accepter » et de « récompenser les Luthériens et d'intégrer les Réformés », explique le spécialiste. « Les Luthériens, du nord de l'Alsace et à Strasbourg, étaient de loin les plus favorables à la domination allemande pendant l'annexion, mais les réformés, qui sont plutôt situés autour de Mulhouse, étaient les plus hostiles. » Après la Première Guerre mondiale et le retour dans le giron français de l'Alsace et la Moselle, ces deux traditions ont été conservées. Non sans difficulté. Car « les Français ont voulu supprimer ces particularités régionales pour appliquer la loi de 1905 » sur la séparation des Églises et l'État. Il aura fallu une mobilisation générale de la population alsacienne mais aussi de la population catholique hexagonale pour que cette tradition perdure. Ils « ont demandé qu'on conserve cette singularité, ils ne voulaient pas rouvrir une guerre entre l'État et les catholiques », développe Benoît Vaillot, qui milite à titre personnel pour la suppression de cette exception. Son principal argument ? Mettre les habitants de ces territoires « à égalité » avec le reste des Français. Mais pas sûr que les Alsaciens et les Mosellans le voit du même œil.

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